Entrailles

Hazukashi
13 min readApr 21, 2021

J’ai toujours été fasciné par le sang, les entrailles, ce genre de choses... A six ans déjà, je désespérais mes parents… Pendant le dîner, lorsque le journal de 20 heures scandait “Attention, certaines images peuvent heurter la sensibilité des téléspectateurs”, à propos d’un tremblement de terre ou d’un bombardement, je me précipitais hors de table, me jetais dans le salon pour coller mon nez à l’écran… Il fallait que je voie les corps. Mon père levait les yeux au plafond en faisant « non » de la tête…

Eté 1997 : sur l’autoroute pour aller en vacances, nous croisons un accident, très lentement à cause des embouteillages. On me dit de ne pas regarder… A travers la vitre sur laquelle s’écoulent les gouttes en petites rivières qui font la course pour arriver en bas, je distingue les secours en train d’extraire un homme de la carcasse. Son crâne est défoncé, son corps distordu, mes yeux écarquillés…

Hiver 2001 : dans la cour de récréation du collège, j’enjoins un racailleux d’obédience séfarade (seul exemplaire à ma connaissance, en-dehors du personnage de Vinz dans « La Haine »), tout en jogging Sergio Tacchini, Nike TN et sweat Com-8 , à aller niquer sa mère. Il agrippe ma coupe au bol et rabat violemment ma tête contre son genou, sous le regard bienveillant du pion. Un torrent de liquide chaud et ferrugineux inonde ma gorge, coule sur ma parka Aigle ringarde, et la seule chose qui traverse mon esprit, c’est que je trouve le goût intéressant…

Printemps 2003 : j’effectue mon stage de 3ème chez le père d’un ami, un chirurgien-ophtalmologiste (ashkénaze cette fois-ci, mais ce n’est pas le sujet) réputé exerçant à l’Hôpital des Quinze-Vingt qui a accepté que je lui colle aux basques quelques semaines… En tenue stérile, j’assiste a une opération de correction de la myopie… Je contemple le patient et son oeil fixe et impassible, maintenu ouvert par des écarteurs comme dans « Orange Mécanique », se faire laminer au laser… Une odeur de grillé se dégage. A l’aide d’un petit instrument, mon maître de stage soulève délicatement une lamelle transparente : un bout de cornée. Il jette froidement le morceau d’oeil surnuméraire dans une boîte…

Hiver 2013 : ma copine de l’époque rentre de cours surexcitée… D1 Médecine. Il y a avait dissection aujourd’hui… Elle a « fait le crâne » m’annonce-t-elle en sautillant… Elle me montre la vidéo sur son iPhone. Un vieil homme en surpoids, intégralement rasé, un matricule tatoué sur le front, gît. Sa peau est jaunâtre et maculée d’escarres, sa bouche est béante, ses joues creusées, ses yeux révulsés. A leur mort, les SDF rôdant autour de La Pitié-Salpétrière finissent régulièrement sous les scalpels des étudiants… Son ventre est ouvert, cage thoracique écartée, dévoilant une couche de 10 cm de graisse orange (le gras humain est orange fluo et granuleux). Il est entouré par des étudiants en tenues vertes, qui incisent avec précision l’arrière de sa tête, puis replient toute la peau de son crâne sur son visage comme on épluche une banane. Une… scie circulaire entre dans le champ, démarre avec un bruit de roulette de dentiste et je grince machinalement des dents lorsque le disque entre en contact avec la paroi osseuse dans un bruit de craie sur tableau noir. Ils lui taillent une demi-lune sur chaque lobe, avec méthode, avant de les enlever délicatement comme un chapeau d’oeuf à la coque. Elle swipe, et me montre une photo d’elle brandissant à pleine mains le cerveau encore relié à son propriétaire. Malgré le masque et la charlotte, ses yeux pétillent et on devine un sourire radieux. Le mois dernier elle avait « fait » l’extraction des testicules, et je vous assure que l’ambiance était vraiment à la fête. Je l’embrasse.

Automne 2015 : devant le Café Bonne Bière, malgré la panique, je ne peux m’empêcher de fixer les cadavres éventrés qui saignent sur la chaussée, fasciné comme un lapin face aux phares d’un 33 tonnes.

J’en aurais bien d’autres des anecdotes de cet acabit à vous raconter. L’aspect irrémédiablement biologique de l’Être Humain a toujours attisé ma curiosité, et mon parcours de vie jalonné de situations impossibles me l’a bien rendu… La vie réserve toujours des surprises aux haruspices post-modernes. J’ai jamais vraiment réussi à expliquer ce que mes parents qualifiaient de « fascination morbide »… Sans doute une sourde et inquiétante intuition quant aux vérités bien peu ragoûtantes qui se trament derrière ce qu’on appelle pompeusement la condition humaine, cette petite mécanique fragile…

Ces souvenirs émergent subitement, et en pagaille, du marécage de ma conscience, façon grosses bulles, l’été dernier, alors que j’achète des côtelettes d’agneau de pré-salé (pour un barbecue), quelque part en Normandie. Le boucher, dont l’air mi-malicieux mi-sociopathe m’évoque un peu Vladimir Poutine, s’aperçoit qu’il n’a plus assez de barbaque en rayon, et part en chercher… Il revient de la chambre froide en portant sur l’épaule une demi-carcasse d’agneau, qu’il abat sur le plan de travail, et commence à la débiter machinalement devant mes yeux ébahis, comme s’il s’agissait d’un simple journaliste ukrainien… Gestes rapides mais contrôlés, précis, dénués d’affect… “Je te frapperai sans colère / Et sans haine, comme un boucher, / Comme Moïse le rocher !” dit le poèteJ’ai toujours aimé les professionnels. Je ne me permettrais jamais de juger la morale ou l’opinion politique de mon prochain, car je sais que tout ça est avant tout une affaire d’entrailles, et que nous ne choisissons que bien peu de choses ici-bas, mais s’il y a bien un truc qui me permet d’estimer les Hommes, c’est leur capacité à accomplir correctement une tâche jusqu’à la faire presque virer à l’oeuvre d’art…

Devant les « tchac ! » répétés du hachoir, j’éprouve une sensation troublante de sérénité, mêlée de crise existentielle… Ai-je raté une vocation ? Mes glandes parotides se contractent et d’un imperceptible pschhht inondent de salive l’intérieur de mes joues… Mes narines se dilatent… J’ai faim. Le goût de la chair constitue toujours un précipice vers l’animalité, que ce soit au restaurant, dans la chambre à coucher ou sur un champ de bataille… Toute expérience sensuelle intense vous fait régresser vers un état transcendantal, un état mystique et religieux, c’est-à-dire un état pré-humain. L’état naturel et permanent de tous les animaux… Observez un chat pendant 5 minutes et vous verrez qu’il surpasse spirituellement n’importe quel lama tibétain ou moine cistercien, même lorsqu’il se lèche les couilles…

Les marbrures et les stries des biftecks qui s’étalent devant moi m’évoquent les motifs du système de circulation sanguine de l’Homme, qui rappellent les nervures des feuilles des arbres, qui rappellent la plage façonnée par la marée basse, qui rappelle les zébrures des éclairs dans le ciel, qui rappellent les réseaux d’affluents de l’Amazone vus du ciel… Ces motifs en fractales partout similaires, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, du flocon de neige au versant d’une montagne…

La frontière séparant mon ego du cosmos devient poreuse, et je pense à ce pauvre agneau, prolétaire de la chaîne alimentaire, qu’on a arraché à sa mère pour que je puisse le déguster avec un peu de poivre… Je me dis que la vie est une grande chanson composée avec du sang, de la sueur et du sperme, qu’il est tristement naturel de céder à ses pulsions. « En se comportant comme une bête, on se délivre de la douleur d’être un Homme. » Mais quand même. Je m’imagine un couteau à la main, face à lui recroquevillé et bêlant… Dans une telle situation, aurai-je eu le cran de passer à l’acte et d’assumer la dette karmique que je contracterai ce soir petit à petit, à chaque bouchée ?

Si je trouve les véganes aussi ennuyeux que des Témoins de Jéhovah avec leur prosélytisme passif-agressif et leurs lèvres pincées, je supporte encore moins l’hypocrisie des viandards qui se sentent obliger d’avaler leur steak haché Charal deux fois par jour, avant d’aller caresser la tête de leur labrador l’air de rien, en lui filant les restes au passage… Ils consomment une viande abstraite, saignée à blanc, emballée sous vide au rayon frais du Carrefour Market, éloignée au maximum du carnage originel. Ils engloutissent nuggets et kebabs, mais seraient bien incapables de tuer les propriétaires de cette chair qui leur semble si indispensable aux papilles… Ils ne réalisent pas tout ce que ça coûte, de fabriquer un nugget. On ne devrait manger que ce qu’on est capable de tuer soi-même, cru, et bien saignant, question de principe. Moi je dis, mouton dans la baignoire pour tous, et alors on verra… Un gigot ou une entrecôte, c’est un luxe pour ressortissant de caste guerrière: ça se mérite.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : nos chasseurs périphériques sont d’atroces ploucs en bottes Agrizone, des taquineurs de moineaux qui traquent de malheureux animaux d’élevage 5 minutes après avoir ouvert la cage dans laquelle ils sont nés… Arriver à éprouver du plaisir, voire un sentiment de puissance, dans cette situation en dit long sur l’état de délabrement psychique des pratiquants de ce « loisir sportif »…

La chasse, ça se pratique torse nu, au couteau, contre des tigres à dents de sabre ou des sangliers de 300kgs. Moi, président, l’examen du permis de chasse consisterait à terrasser un ours des Pyrénées à mains nues, en lui administrant un German suplex comme Zangief dans Street Fighter II (ce qui ferait sans doute de Jean Lassalle un des seuls chasseurs homologués du territoire)…

Les reportages d’L214 nous ont fait prendre conscience de l’univers concentrationnaire dans lequel nous avons discrètement enfermé tous les animaux de la ferme, et nous avec (une étude anglaise a montré que les jeunes passaient moins de temps dehors que le détenu moyen. Trente minutes par jour dehors au soleil, c’est moins que certains animaux d’élevage, nos petits frères en domestication). Grâce à eux, nous avons pu découvrir que l’allégorie carcérale de Chicken Run n’est qu’un pâle euphémisme, comparée aux poussins géants sans plumes, aux agneaux parkinsoniens et aux porcelets tuméfiés et purulents de nos abattoirs A.O.P. … Mais tout ça reste encore trop abstrait. Caméra de surveillance de mauvaise qualité, angles morts, images floues… Il manque les odeurs, les bruits organiques imperceptibles, la texture, les phéromones de stress qui saturent la pièce… On ne change pas les instincts humains avec des tracts, des vidéos ou de la pédagogie.

Il faudrait remettre les abattoirs au centre des villes, avec vitres transparentes et rigoles de sang s’écoulant dans le caniveau de la rue, que tout le monde voit bien chaque matin en allant au boulot ce que c’est que de fendre un porc en deux à la scie circulaire, de décapiter un poulet pendu par les pattes ou d’abattre un boeuf à grands coups de masse sur le front… J’ai la sourde intuition que cela limiterait drastiquement la consommation industrielle de produits carnés.

Sur le chemin du retour, au volant de la vielle Twingo familiale je réfléchis… Les côtelettes sont emballées dans un sac rose et un peu gras, à la place du mort… Le soleil rasant sur les champs de blés qui cernent la départementale s’abat sur de grosses meules de foin éparses… C’est la fin du mois d’août. L’air est chaud et rempli d’une forte odeur d’herbe coupée, de fumier, d’écurie… Des vaches meuglent au milieu des bouses, chassent les insectes qui épaississent l’atmosphère de leurs vrombissements… Je me sens curieusement à ma place (fait assez rare chez moi pour être souligné)… Cette luxuriance de la campagne tout autour s’impose à moi, et je me sens en communion avec notre Mère la Terre… Mais pas de cette façon aérienne et poétique des écolos… J’envisage plutôt un gigantesque compost perpétuellement retourné par des lombrics, une pyramide de cadavres et de peaux mortes, une montagne de chair dont je ne serais qu’un des ultimes appendices…

Moi je suis un citoyen exemplaire, vous savez… un homme libre, un rationaliste issu de la Révolution et des Lumières… Je respecte Galilée et Copernic, je pense que la Terre est ronde, que c’est elle qui tourne autour du soleil et non l’inverse, et que la théorie de l’évolution fonctionne. De facto, cela fait de moi un darwiniste, terme mille fois galvaudé depuis son invention, alors même que le modèle théorisé par Darwin est simple, basique, presque tautologique (seul ce qui arrive à se reproduire peut transmettre des traits héritables, et ces traits héritables sont le résultat visible de cette sélection)…

La dernière fois que j’ai fait un tour au muséum d’Histoire naturelle du Jardin des Plantes, je suis tombé devant l’arbre phylogénétique exposant le dernier ancêtre commun entre les eucaryotes, les bactéries et les archées… Intense sensation de malaise. Ce schéma déprimant montre que nous sommes de très proches cousins non seulement des crevettes, des orties, des girolles et du bacille de la peste, mais également d’obscurs organismes unicellulaires même pas considérés comme des bactéries… Que notre ancêtre commun remonte à pas si longtemps que ça, dans l’Histoire de la Terre… J’avais rien demandé, et voilà qu’on cherche à m’ébranler dans mon anthropocentrisme… Confortablement installé jusqu’ici dans mon statut d’« humain » qui porte des jeans et qui a le droit de vote, je sentais bien qu’il y avait une vérité dégueulasse cachée dans ce tableau, quelque chose en fondamentale inadéquation avec nos idéaux modernes d’humanisme, de positivisme, d’égalitarisme, de libre-arbitre et de citoyenneté… ça m’a fait le même effet qu’une nouvelle de Lovecraft… J’étais juste venu voir des dinosaures…

Et j’étais encore loin du compte. Les processus de sélection par le hasard proposés par Darwin n’ont en réalité pas de limites. C’est un référentiel que nous subissons, dont nous ne pouvons nous extraire, et que nous ne pouvons juger que depuis une position elle-même issue d’une sélection darwinienne. Ce qu’on appelle “darwinisme social” n’est en réalité que du darwinisme tout court. Tout régime politique fait du darwinisme social, et est lui-même victime du darwinisme social.

Tout ce qui nous entoure est soumis aux dures lois de l’hérédité. Les sociétés que nous façonnons bon an mal an en sont aussi les proies… La monarchie a subi le darwinisme, l’URSS et le IIIème Reich également… Le Japon du sakoku pareil… L’empire Mongol, les Aztèques, les Gaulois, les Pygmées… La France comme civilisation n’est elle-même que la descendante du même OS politico-juridique hérité de Rome, de la Grèce, de la Perse, de Babylone, et enfin de Sumer…

Les idées les plus intéressantes sont toujours celles dont on a peur de tirer toutes les conséquences. Les introductions de « The Call of Cthulhu » et de « Facts Concerning the Late Arthur Jermyn and His Family » d’H.P. Lovecraft sont à ce titre éclairantes… Tout ce qu’on appelle pompeusement la “Nature” n’est que la conséquence de forces non seulement amorales, mais également indescriptiblement cruelles, de notre point de vue… Il aura fallu le massacre impitoyable et régulier de populations entières pour que des traits complexes ou utiles soient arrachés (avec une inefficacité ridicule) au parcours tortueux et sans but du vivant. La “Nature” est paresseuse. Elle ne cherche qu’à avoir 10,01/20, juste la moyenne, et ne fournit que le minimum syndical pour arriver à se reproduire une génération de plus…

Contemplez la beauté d’un tigre, son aérodynamisme, sa vélocité, sa symétrie, son instinct, ses pureté de ses courbes, la finesse de ses rayures, l’optimisation de son camouflage… Imaginez le nombre incalculable de ratés qu’il a fallu pour que tous ces traits apparaissent, se perpétuent et se condensent en une seule espèce… Le nombre incalculable de mutants engendré par la folie du hasard et ses tâtonnements aveugles vers quelque trait négligeable mais préservable… “Apte”, dans “survie du plus apte” ne suppose ni la beauté, ni la sensibilité, ni même l’intelligence…

Tout ce qui caractérise l’espèce humaine dans ce qu’elle a de plus beau, d’intelligent ou de digne a été extrait au forceps d’un abattoir sordide. Et il suffit qu’on nous épargne, rien qu’un instant, pour immédiatement dégénérer.

Nous ne sommes, en définitive, qu’un minuscule distillat de matière agonie, survivants génétiques échappés d’un sani-broyeur à l’insatiable appétit… Les usines de morts qui fabriquent nos cordons bleus et nos Chicken McNuggets sont d’idylliques réserves naturelles en comparaison.

Au musée, devant les bas-reliefs romains, les vases étrusques, les momies égyptiennes, ou les tableaux de la Renaissance, on peut parfois apercevoir certaines formes de visage, d’yeux, de nez, qui ont complètement disparu aujourd’hui, évaporées dans l’abîme du temps. Des visages polis par des millions d’années de contraintes environnementales, comme la marée sculpte le rocher, perdus pour toujours…Comme ces noms oubliés qu’on découvre parfois gravés sur les monuments aux morts dans les villages, et qui n’existent plus, à seulement deux générations d’intervalle… On a vite fait de devenir un cul-de-sac génétique.

L‘essor de la médecine moderne et de l’abondance alimentaire nous a récemment accordé un sursis temporaire (et probablement accidentel), et des sortes de télévangélistes en ont profité pour nous vendre un être humain affranchi du cosmos et du règne animal, un bloc de cire vierge, rempli de conscience et de libre-arbitre, pouvant devenir ce qu’il veut, grâce aux miracles de la pédagogie, de l’émancipation ou de la répétition suffisantes de mantras foireux… La seule chose que ces obscurantistes fanatisés ont obtenu, c’est un gigantesque retour du refoulé : racialisation, tribalisme, communautarisme, suprématisme… Régression du champ politique vers le dénominateur commun le plus archaïque : la chair. En 2021, on se définit avant tout par son apparence, sa race, sa sexualité, le degré de pigmentation de sa peau, la qualité de ses organes génitaux... Retour de la viande et des tripes sur l’Agora, sinistre boîte de Petri.

Les idéalistes et les utopistes ont toujours des conceptions politiques monstrueuses, car ils rangent leurs part d’ombre sous le tapis pour mieux tartiner leur supériorité morale sur la gueule des gens. Ils zappent lorsqu’ils y a des morts à la télé. Ils mettent des « trigger warning » sur internet. Ils évitent de penser au bœuf vivant devant leur entrecôte chez « Hippopotamus ». Ils ne contemplent pas les accidents de voiture. Ils ne voient que le joli jardin de la Civilisation, mais jamais la Nature qui revient toujours en rampant par les interstices fissurés. Tout cela fait de « Jurassic Park » un film parfait et une triple allégorie à la fois du capitalisme, du socialisme et du fascisme, si l’on a les bons yeux, mais je vous expliquerai ça un autre jour...

Oh, j’oubliais. Les côtelettes d’agneau de pré-salé étaient savoureuses. Tendres et subtilement iodées. Je recommande vivement la boucherie d’Agon-Coutainville.

The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents. We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far. The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but some day the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and of our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the deadly light into the peace and safety of a new dark age.

H.P. Lovecraft, The Call of Cthulhu, 1928

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Hazukashi

Écrivain parisien / chef de projet numérique. Rive droite, open-space, alcool et enfers de la Start-up Nation. Contact : himboda(at)gmail.com